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Aurélie Films

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Message par Invité Sam 24 Déc - 20:44

Le Tigre et la Neige

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© Claudio Lannone/Melampo Cinematografica
Roberto Benigni, éternel chevalier blanc, cavale vers Bagdad retrouver sa dulcinée.




"A force de prouesses burlesques, Benigni gagne la partie.

Listons d'emblée les épithètes qui trottent dans la tête pendant les premières scènes du nouveau film de Roberto Benigni, sept ans après La vie est belle, trois ans après Pinocchio. Dans le désordre : naïf, tire-larmes, voire embarrassant, et en tout cas totalement hors d'âge. L'histoire en elle-même n'arrange rien. En deux mots, donc, il s'agit d'un poète et prof de poésie romain qui file à Bagdad sauver l'amour de sa vie, plongé dans le coma après un bombardement. La dame s'est rendue en Irak, peu après le début de l'intervention américaine, pour soutenir un grand poète local, sur lequel elle prépare un livre. La puissance de l'amour et de la poésie changera-t-elle le monde ?... Cerise sur le gâteau, le poète arabophone est joué par... Jean Reno. Vous y croiriez, vous ?

Le petit miracle, c'est que lesté de tous ces handicaps, léger comme un panettone (la pâtisserie-kouglof des fêtes italiennes), Le Tigre et la Neige finit par désarmer totalement, et profondément émouvoir. L'exploit a un corps, un visage, une voix : ceux de Roberto Benigni. Retrouver le clown dantesque, gesticulant, déclamant des vers, se moquant de lui-même encore plus que des autres, c'est, pour ceux qui ont aimé ses précédentes prestations, comme retrouver un vieil ami, aux postures, aux mimiques, à la logorrhée familières.

Sa manière maximaliste d'occuper l'écran - il n'y en a que pour lui -, de trimbaler de film en film le même personnage, faux « loser » généreux, évoquent immédiatement quelques grands aînés, dont Chaplin. Il y a, chez Benigni, le même mélange de burlesque et de sentimentalisme que chez le créateur de Charlot, et aussi une foi très forte dans le cinéma, et dans la liberté qu'il offre. Le Tigre et la Neige y va franco, se souciant peu de crédibilité, faisant de son caractère suranné (on le dirait d'un temps où l'on croyait encore à l'innocence du septième art) une force. Il nous happe par l'efficace simplicité de ses trouvailles comiques : Benigni, bardé de médicaments, pris pour un kamikaze à un barrage, ou encore gambadant, sur un pied, au milieu d'un champ de mines.

Sur un schéma proche de La vie est belle - l'humain minuscule dans la tourmente de la guerre et de la destruction -, Le Tigre et la Neige contourne, ce qu'on lui reprochera sans doute, les questions politiques, mais fait preuve parfois d'une sophistication scénaristique inattendue : la façon dont se révèlent les liens qui unissent le héros au personnage féminin est ainsi exemplaire. De même que l'ellipse, géniale et farfelue, du voyage vers l'Irak. On ne résiste pas au plaisir de la dévoiler : Benigni s'est fait jeter de l'aéroport, où il demandait, avec insistance, un billet pour Bagdad ; on suit alors, avec étonnement, l'employé de la compagnie aérienne qui rentre chez lui et raconte à sa famille cet épisode insolite de sa journée. La télé, dans un coin du salon, diffuse les infos, et le reportage d'un envoyé spécial en Irak : qui voit-on alors, déjà arrivé à Bassora, où il porte - en gesticulant - les cartons d'une cargaison humanitaire ? Benigni, moitié-Zelig, moitié-Charlot. Rien ne lui résiste, pas même le spectateur..."

Aurélien Ferenczi

(La Tigre e la Neve). Italien (1h58). Réalisation : Roberto Benigni. Scénario : R. Benigni, Vincenzo Cerami. Avec : R. Benigni (Attilio de Giovanni), Nicoletta Braschi (Vittoria), Jean Reno (Fouad), Tom Waits (dans son propre rôle).

Télérama n° 2918 - 17 décembre 2005

http://cinema.telerama.fr/edito.asp?art_airs=M0512121249543%20&srub=2

Site officiel du film: http://www.letigreetlaneige-lefilm.com/index2.htm

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Message par Invité Jeu 19 Jan - 2:15

Extraits écrits et enregistrements audios de films dont les dialogues ont été écrits par Michel Audiard:

http://www.audiard.net/audiard.html

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Message par Invité Dim 4 Juin - 20:25

Pedro Almodovar

Exposition ¡ Almodóvar Exhibition ! :
http://www.cinematheque.fr/fr/espacecinephile/almodovar.html

Site officiel: http://www.clubcultura.com/clubcine/clubcineastas/almodovar/fr/frhome.htm

Volver:

Une mère défunte s’invite dans la vie de ses filles. Pedro Almodóvar joue avec aisance la carte du fantastique tendre.

Le vent, dans la Mancha, ne cesse de souffler. Il propage le feu et finit, dit-on, par rendre fous ceux dont il fait, chaque jour, danser les cheveux. Le vent prend des vies, et parfois, par caprice, par magie, par chance, les ramène... En espagnol, volver signifie « revenir ». Un simple verbe, dont les multiples sens hantent et nourrissent le film : revenir, pour Pedro Almodóvar, c’est filmer à nouveau sa terre natale, rues blanches et arbres secs, aïeules en tablier fleuri qui portent gaillardement le souvenir des morts. Revenir, pour Carmen Maura, c’est renouer, après dix-huit ans, avec un cinéaste dont elle a accompagné, ou mieux, incarné, les flamboyants débuts. Enfin, revenir, pour Irene, le personnage qu’elle interprète, c’est resurgir d’entre les morts (et, accessoirement, d’un coffre de voiture) en plein dans le quotidien passablement troublé de ses deux grandes filles, Sole et Raimunda.

Dès la première scène, superbe, dans la lumière crue d’un cimetière, le deuil est à l’honneur. Celui des veuves et des orphelines. Partout des femmes, qui époussettent et papotent, toilettent énergiquement les tombes, dans un mélange de ferveur et d’ardeur prosaïque. Tel est, et sera, tout au long du récit, le fantastique selon Almodóvar : sentimental et terrien. Peu importe la vraie nature du fantôme d’Irene. Ce qui compte, ici, c’est la manière dont il s’incarne dans la vie de ses filles. Une magie immanente, présence de chair, tendre et triviale. C’est la matière même du souvenir que le cinéaste contemple sur la peau moite et fatiguée, dans les yeux cernés et malicieux de Carmen Maura : la persistance, envers et contre tout, d’une intimité physique. Volver est, à ce titre, le rêve d’un fils qui a perdu sa mère (décédée peu avant Parle avec elle), et qui s’offre ce miracle : l’étreindre à nouveau.

Etreindre, pour apprivoiser la mort, pour apaiser la douleur et la colère, pour réparer ce qui peut l’être. Volver regorge de drames enfouis et de secrets douloureux, mais brûle d’optimisme. Irene est revenue pour se faire pardonner, et sa « résurrection » en suscite, semble-t-il, bien d’autres. Funèbre, mais jamais sinistre, Volver est un concentré de l’univers d’Almodóvar, pour l’humour, noir et décalé, et la science du récit qui prend peu à peu le pas sur la fantaisie baroque de ses débuts.

Après un détour du côté des mâles avec La Mauvaise Education, le film célèbre une fois de plus, et plus que jamais, l’amour du réalisateur pour un monde de femmes, « au bord de la crise de nerfs » ou non, mais toujours hardies, à la fois séduisantes et blessées. Les hommes, ici, ne font pas de vieux os : absents, ou très vite éliminés. Autour du merveilleux « fantôme » de Carmen Maura, la chorale est exclusivement féminine : Agustina, la voisine du village, cherche, entre dévouement et solitude, les traces de sa propre mère. La tante Paula, l’ancienne, toute petite et tassée, a légué son prénom à la fille de Raimunda, murée dans une douleur boudeuse... Et puis, surtout, il y a les deux sœurs. Sole (Lola Dueñas, attachante), coiffeuse à domicile, flotte quelque part entre la jeune femme et la vieille demoiselle ; Raimunda, centre de gravité du film, est prête, elle, à toutes les extrémités pour protéger sa fille, sa famille : « Ciociara » impériale et ébouriffée, Penélope Cruz se dépouille ici de ses récentes paillettes de star hollywoodienne pour empoigner le rôle avec une énergie farouche, une maturité et une puissance qu’on ne lui connaissait pas. Dans ce quartier populaire de Madrid, elle apparaît transformée, femme du peuple coriace, « à l’ancienne », reine de ce récit d’amour et de mort. Une révélation.


Cécile Mury

Espagnol (2h01). Réalisation et scénario : Pedro Almodóvar. Avec : Penélope Cruz (Raimunda), Carmen Maura (Irene), Lola Dueñas (Sole), Blanca Portillo (Agustina), Yohana Cobo (Paula).


Télérama n° 2940 - 20 mai 2006

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